« Alors que la crise ukrainienne a eu un impact majeur sur la situation en Europe et que cet impact s’étend désormais au monde entier, l’Afrique en particulier ne doit pas être oubliée, marginalisée ni victimisée. […] Plus la situation internationale est troublée, plus il faut accorder d’attention aux voix africaines et plus il faut apporter de soutien et d’assistance à l’Afrique », a déclaré Wang Yi, le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, au cours d’une conférence de presse à la suite de sa rencontre dimanche dernier avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, à Tunxi dans la province orientale chinoise d’Anhui.
Wang Yi a promis que la Chine continuerait à se tenir aux côtés de l’Afrique, qu’elle soutiendrait l’Afrique dans le maintien de sa paix et de sa sécurité, dans l’accomplissement de sa relance économique ainsi que dans la défense de ses droits et intérêts légitimes, mais aussi qu’elle apporterait sa pleine contribution à l’indépendance et au développement durable de l’Afrique.
Concernant la crise en Ukraine, Wang Yi a indiqué partager le point de vue de nombreux ministres des Affaires étrangères de pays asiatiques et africains, avec lesquels il s’est récemment entretenu: « Nous sommes généralement d’accord sur le fait qu’il existe plus de deux options, en dehors de la guerre et des sanctions, pour résoudre les questions sensibles internationales et régionales. [Selon nous], le dialogue et la négociation constituent la solution fondamentale, à laquelle il faudrait adhérer dans la situation actuelle », a-t-il expliqué.
Wang Yi a souligné que les populations à travers le monde n’étaient pas responsables de régler l’addition des conflits géopolitiques et de la concurrence entre les pays majeurs, et que l’escalade des sanctions unilatérales risquait d’interrompre les chaînes industrielle et d’approvisionnement mondiales, nuisant à la vie des habitants de tous les pays. D’après le ministre, tous les pays ont le droit de déterminer de manière indépendante et autonome leurs propres politiques étrangères et ne doivent pas être contraints de prendre parti. « Nous devons résister à la mentalité de Guerre froide et nous opposer à la confrontation entre camps », a-t-il insisté.
He Wenping, le directeur de la section des Etudes africaines de l’Institut des études sur l’Asie occidentale et l’Afrique affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC), estime que l’impact du conflit russo-ukrainien sur les pays africains ne peut être ignoré: « Les sanctions à l’encontre de la Russie ont frappé l’économie mondiale de manière significative et elles ont un impact majeur sur la relance économique dans les régions moins développées d’Afrique. La hausse des prix du pétrole et du gaz naturel, ainsi que les pénuries de produits alimentaires, ont eu un impact sur certains pays africains. »
He Wenping note que la crise en Ukraine a provoqué « l’oubli d’autres sujets » et que la chose la plus importante à l’heure actuelle est la résolution pacifique des conflits: « C’est ce à quoi appelle la Chine et les pays africains se joignent à elle. »
« A la suite de la réunion de Wang Yi avec les ministres africains des Affaires étrangères, il est également clair que la Chine continuera à aider de diverses manières l’Afrique, affectée par l’impact de la crise en Ukraine. […] La Chine va continuer à aider l’Afrique à lutter contre l’épidémie de coronavirus et à promouvoir la coopération économique comme avec l’initiative des nouvelles Routes de la soie, afin de minimiser l’impact négatif du Covid-19 sur le continent africain et d’aider ce dernier à réaliser sa relance économique », ajoute-t-il.
Samedi dernier, Wang Yi s’est également entretenu avec le ministre zambien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Stanley Kasongo Kakubo, le premier ministre des Affaires étrangères d’un pays subsaharien à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie. Il a fait savoir que la Chine était prête à travailler avec la Zambie pour renforcer la communication stratégique, approfondir les échanges sur l’expérience de gouvernance, renforcer la confiance mutuelle et développer la coopération concrète dans divers domaines.
Stanley Kasongo Kakubo a déclaré qu’il appréciait le rôle actif de la Chine dans la promotion des négociations de paix et son rôle leader à moyen terme dans la réalisation de la paix.